Selon une idée un peu figée de Platon, la contemplation est le seul but digne du philosophe et de sa réflexion sur la réalité. Mais nous voyons, au contraire, le personnage de Socrate, qui représente le philosophe en action dans les dialogues, développer la plupart de ses efforts à discuter avec les non-philosophes à propos de la vie et des moyens qui la rendent bonne et heureuse. Le “souci de soi”, objet primaire de la “mission” de Socrate (selon la déclaration de l’Apologie, 29d-30a), trouve son expression politique la plus complète dans le projet de la République, où la justice est synergie de l’action, dans un contexte marqué par la différence anthropologique: la règle du ta hautou prattein (faire ses propres affaires) permet en effet à chacun de s’occuper de soi même pendant qu’il contribue au bonheur de la cité (on fait référence ici surtout au IVème livre), sans renoncer aux plaisirs que son âme désire le plus (on fait référence ici au IXème livre). Quelles conséquences peut-on en tirer pour la vocation du philosophe à penser la vie et à ‘agir’ la pensée?
Le philosophe platonicien et la synergie de l’action humaine
de Luise, Fulvia
2013-01-01
Abstract
Selon une idée un peu figée de Platon, la contemplation est le seul but digne du philosophe et de sa réflexion sur la réalité. Mais nous voyons, au contraire, le personnage de Socrate, qui représente le philosophe en action dans les dialogues, développer la plupart de ses efforts à discuter avec les non-philosophes à propos de la vie et des moyens qui la rendent bonne et heureuse. Le “souci de soi”, objet primaire de la “mission” de Socrate (selon la déclaration de l’Apologie, 29d-30a), trouve son expression politique la plus complète dans le projet de la République, où la justice est synergie de l’action, dans un contexte marqué par la différence anthropologique: la règle du ta hautou prattein (faire ses propres affaires) permet en effet à chacun de s’occuper de soi même pendant qu’il contribue au bonheur de la cité (on fait référence ici surtout au IVème livre), sans renoncer aux plaisirs que son âme désire le plus (on fait référence ici au IXème livre). Quelles conséquences peut-on en tirer pour la vocation du philosophe à penser la vie et à ‘agir’ la pensée?I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione